La pseudo doctrine de défense "nationale" algérienne produit l'inévitable catastrophe. L'Algérie a défaut d'avoir opté pour une action de polarisation qui aurait travaillé à faire contre poids aux menées obscurantistes de la monarchie Saoudienne, du néo-Califat Ottoman et de l'insolent petit canard Qatari, se retrouve totalement isolée dans ce qu'elle considère son espace d’appartenance !!! faillite monumentale qui désigne notre peuple à la vindicte de cette force arabe. Il faut bien qu'ils se mettent à 34 pour pouvoir envisager de nous écraser.
Mais la Régence a-t-elle été dupe ou complice de cette évolution désastreuse où un pays pivot se retrouve dans un total isolement ? Le régent et ses clientèles ne sont-il pas les obligés de ces forces passéistes qui ne rêvent que de nous faire notre affaire ?
Si elles venaient à se confirmer, les rumeurs persistantes sur le retour du binôme BELKHADEM/OUYAHIA à la tête de leurs appareils respectifs seraient une clef pour décrypter le réaménagement gouvernemental intervenu jeudi 14 mai 2015. En attendant, il serait hasardeux de tenter une lecture globale sur un choix de gouvernance décidément affranchi de toute logique institutionnelle ou politique lisibles et transparentes.
Tout au plus, peut-on s’aventurer à l’approche de quelques éléments dont il peut paraître possible de donner un certain sens à défaut d'un sens certain.
Mais quelle Algérie ? Celle de la mafia politico-financière qui suce la sève vitale de la patrie ?
Quelle Algérie ? Celle lestée d'une école sinistrée qui la plombe dans limbes du sous-développement et d'une crasseuse suffisance qui cultive l'ignorance ?
L'Algérie ?
Cette wilaya de l'Oumma djihadiste? Cette contrée où il est bon de grimer en dévots publics et d'où la médecine est chassée par le charlatanisme ?
Forger le fer tant qu’il est chaud est une expression consacrée. Alors, autant dire les choses de suite. L’équipe « d’Algérie » vient de se qualifier aux huitièmes de finale de la coupe du monde de football. « Historique », ce qualificatif va être sur toutes les bouches, sur toutes les unes. Les couleurs Algérienne vont être hissées en huitième de finale ; « Kasamen » va être entonné parmi les seize hymnes qui dominent le football mondial ; mais, quel est cet algérien qui va venir affirmer que notre niveau football-istique est dans ce carré mythique. Celui qui veut mentir est libre de son choix, mais je n'en suis pas.
Rabat-joie ? Qu’importe ! « Les musulmans », « les arabes », « se retrouvent en 1/8e de finale de la coupe du monde ? Libre aux crédules d’y croire. Mais si tel est le cas, ce n’est certainement pas du fait des performances INTRINSEQUES du sport national algérien.
La coupe du monde n’est qu’un grand temple de la publicité ; alors, autant que l’hameçon convienne et serve à flatter les égos « nationalitaires ».
Dans l'antiquité « les jeux » étaient un moment solennel de conjuration des guerres qui s’accomplissait en laissant libre cours à l'émulation entre les citées rivales entre-elles. Reclus en ces temps modernes, nous sommes loin de cet esprit antique. Nos gladiateurs, reflets du niveau du sport français, même s’ils n’en sont que le second choix, peuvent bien servir à enjôler les relents nationalistes de certains. Pourtant, « leurs performances » ne font que souligner le naufrage du sport algérien.
Le 19 juin 1965, l’Algérie se réveillait sur une nouvelle configuration du pouvoir en place. Les chars étaient dans la rue, pourtant, cela signifiait-il un bouleversement politique ?
Le coup d’État du 19 juin 1965 était-il un renversement du régime ? Non. S’agissait-il de la mise à l’écart d’un courant particulier ? Non. Alors, le simple éloignement d’un homme des centres du pouvoir ? Probablement. D’ailleurs ses propres promoteurs l’avaient baptisé « redressement révolutionnaire ».
Toujours est-il qu’il faut considérer la particularité de ce moment marquant des luttes claniques propres au pouvoir algérien. Il faut en retenir, notamment, la mise à mort de la constitution du Majestic, celle de 1963. Quatorze années durant, de 1965 à 1977, Boumediene et ses compères du « conseil de la révolution » vont légiférer par ordonnance.
Bien que le coup d’État contre Ben Bella ne fût qu’un débarbouillage de la cosmétique constitutionnel qui masquait l’illégitimité d’un pouvoir dont les phases de constitution se résument à une succession de coups de force contre la souveraineté populaire. Le premier étant le fameux CNRA du Caire. Il reste que ce coup de force suscita des réactions au sein de la société. Les communistes (PCA interdit le 30 novembre 1962) et des démocrates révolutionnaires de la gauche du FLN vont se rejoindre dans la condamnation du putsch. Ils se regrouperont au sein de l’Organisation de la Résistance populaire (ORP).
L'alliance avec les islamistes, une rupture dans la tradition républicaine et démocratique.
« Tous contre le pouvoir », tel est la nouvelle doxa qui nous est présentée. Pas « d’extrémisme démocratique », nous dit-on ! Voilà quelque chose de bien curieux, une forme élémentaire de bennabisme, qui revient à placer les républicains conséquents en alter ego des djihadistes, si ce n’est pas être dans le credo du pouvoir dites-moi ce que c’est, s'il vous plait.
Je crains que pour bien expliquer la chose il faille revenir à l’histoire et même à l’histoire « d’avant la guerre froide ».
En réagissant à l’annonce de Bouteflika de se succéder à lui-même, des militants de l’Algérois avaient soulevé de grands espoirs. Ils ont bravé la répression et ont brisé le silence. À ce moment-là et dans les conditions concrètes du moment, ils s’étaient acquittés au mieux de la tâche. Ils ont même montré une (pré ?) disposition à aller plus loin ; ils se sont rapidement donné un texte politique de base qui balise les contours de leur action ; mais, surtout, qui paraissait pouvoir jouer le rôle « d’organisateur collectif » pour élargir et densifier le mouvement.
Le nom, « BARAKAT », vient de loin. Ce cri devenu mémorable au lendemain de l’accession à l’indépendance était un cri de rejet de « luttes fratricides ». En 2011, il était remonté des tréfonds de cette mémoire séculaire. Il était entendu ici et là au moment des émeutes qui ont précédé la création de la CNCD. En 2014, il resurgit, naturellement, comme un signal de ralliement pour un front du refus et de sauvegarde de la république.
Des acteurs des sociétés civile et politique et du monde syndical ont tenu une rencontre le 22.03.2014, à Alger, pour examiner la situation de blocage qui prévaut dans le pays ainsi que les risques d’aggravation que peut engendrer l’échéance présidentielle, y compris après la tenue du scrutin.